Air France aime le Cinéma : Episode 3 "1959-1981"
Intensification des rapports entre Air France et le cinéma
Cet épisode relate une période d’une vingtaine d’années marquée par une intensification des rapports entre Air France et le cinéma, dans un contexte de transformations rapides et profondes du transport aérien largement encouragées par l’État, témoignant d’une volonté de se tourner vers l’avenir tout en affirmant une forme de puissance nationale et industrielle.
En dépit des difficultés économiques liées aux chocs pétroliers de 1973 et 1979, les années 1960-1970 initient une nouvelle donne dans l’histoire de la compagnie et de l’aviation commerciale moderne, indissociable d’un volontarisme politique à son paroxysme sous l’ère gaulliste (1959-1969) et d’évolutions de grande ampleur: entrée tonitruante dans l’âge du jet (baptême de la Caravelle et du Boeing 707 en 1959/1960) symbolisée par des infrastructures géantes et fonctionnelles, visant à fluidifier les mouvements des passagers autant qu’à asseoir la place de la France dans unmonde globalisé (aérogare d’Orly Sud en 1961, Orly Ouest en 1971 et Roissy CDG 1 en 1974) ; internationalisation et démocratisation du transport de masse suite à l’arrivée des gros porteurs (Boeing 747 en 1970, Airbus A300 en 1972) et aux nouvelles formules de voyage (« Vols Vacances » en 1979) ; innovations technologiques liées à l’informatique et au supersonique (liaison Paris-Rio en Concorde en 1976)...
On assiste en parallèle à une impressionnante multiplication du nombre de films, français mais aussi internationaux, où la compagnie apparaît, du côté du cinéma d’auteur (Tati, Costa Gavras) comme du cinéma populaire à une échelle locale aussi bien que mondiale (des comédies devenues des classiques, avec Louis de Funès ou Pierre Richard,à l’univers cosmopolite et exotique de la saga James Bond). L’épisode analysera ces changements au prisme des formes et tendances génériques de l’époque, en prêtant attention aux moyens mis en œuvre par Air France pour collaborer plus étroitement avec l’industrie du cinéma ainsi qu’aux représentations du monde (proche ou lointain) et de la mobilité induite par ces images.
