© air france
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Dès sa création, Air France décide d’assurer elle-même l’entretien de ses avions.
La Compagnie entend s’appuyer sur des techniciens de valeur, pour contrôler des mécaniques encore capricieuses, et réparer les avaries occasionnées par des conditions de vol parfois très dures. L’enjeu est important. Il s’agit de protéger des vies humaines, et d’optimiser l’immobilisation des appareils.
Dès 1934, l’entretien compose le gros des effectifs de la compagnie : plus de 1 300 salariés. Ils sont mécaniciens, électriciens, chaudronniers... mais aussi menuisiers et « entoileuses » ; la structure de certains appareils est encore de bois et de toile. Le travail se fait parfois en bord de piste, dans des hangars sommaires qui font partie du décor de l’aérien naissant. Il y a aussi les bases techniques, intégrées aux trois plateformes d’Air France : au Bourget, à Toulouse-Montaudran et à Marseille-Marignane, où sont notamment entretenus les hydravions, encore nombreux. Jusqu’en 1939, la totalité de la flotte est de fabrication française : Dewoitine 338, Bloch 220, etc.
Avec l’essor du transport aérien après-guerre, l’activité s’industrialise. L’effectif est de 7 000 personnes en 1949. Les hangars changent d’échelle. Car les appareils sont de plus en plus grands, métalliques (des métiers comme « entoileuse » disparaissent), et pour la plupart américains : Douglas DC3 et DC4, Lockheed Constellation, etc. De nouvelles méthodes, souvent importées d’outre-Atlantique, sont mises en pratique. Le contrôle continu se généralise. Il conditionne l’aptitude au vol. Au programme : inspections avant chaque départ, de jour comme de nuit, par les mécaniciens de piste. Et visites d’entretien périodiques, notamment la « grande visite », pendant laquelle l’avion est complètement révisé. Elles sont effectuées dans les ateliers d’Air France, disséminés dès lors sur le globe : Alger, Dakar, Saigon, et surtout Orly, où les installations du Bourget sont transférées en 1954. Un atelier de révision des moteurs ouvre aussi à Courbevoie.
Sondes altimétriques et doppler, atelier électronique - 1966
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Fin des années 1950 : l’arrivée des avions à réaction permet l'amélioration des performances et simplifie l'entretien des moteurs. Au delà du moteur, les avions intègrent de nouvelles technologies (circuits électriques, électronique, ...) nécessitant des méthodes de travail adaptées. Air France s’appuie sur son centre d’instruction technique de Vilgénis, école de mécanicien inaugurée en 1946.
Les équipes Maintenance d’Air France renforcent leur expertise, y compris lorsqu’il s’agit d’entretenir le Concorde (à partir de 1976). La Direction du Matériel est devenue Air France Industries avec l'intégration de l'activien entretien d'UTA. Elle a toujours une activité révision pour des compagnies tierses (grande visite, contrats militaires, ...). Aujourd’hui, elles sont plus de 150 compagnies à travers le monde à faire confiance à Air France Industries.