La flotte

La flotte

© air france

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En 1933, Air France hérite d’une flotte considérable mais peu performante.

 

Au total, 259 avions de 31 types différents, issus pour la plupart des premières heures de l’aviation commerciale comme le légendaire Potez 25, « héros » de l’Aéropostale dans la Cordillères des Andes, doté d’un seul moteur et deux places, pilote compris. 
Un renouvellement s’impose. Un an plus tard, Air France s’est séparée de plus d’un tiers de ses avions originels, au profit d’appareils plus puissants.

POTEZ 25 - 1933

• Rayon d’action : 500 km
• Vitesse de croisière : 170 km/h
• Nombre de passager maxi : 1

 

DEWOITINE 338, LE FLEURON D’AVANT-GUERRE

La flotte est rationalisée autour de trois modèles complémentaires. Le Bloch 220 - biplan moderne de 19 places - est introduit sur les lignes moyen-courriers européennes. Le Potez 62 (14 à 16 places) est lancé sur l’Europe, l’Extrême-Orient et l’Amérique du Sud. Le Dewoitine 338 est déployé en trois versions sur l’Europe (22 sièges), l’Afrique (15) et l’Extrême-Orient (12 sièges, dont 6 « chaises longues »). C’est l’appareil du grand décollage d’Air France, le fleuron de la flotte d’avant guerre (25 exemplaires). Avec lui, l’Indochine est à cinq jours de Paris.

En 1939, la flotte compte 85 avions ou hydravions, tous de fabrication française, à l'exception d'un DC3, et les principaux constructeurs siègent au conseil d’administration, au grand dam des dirigeants d’Air France.

DEWOITINE 338 - 1936

• Rayon d’action : 2 000 km
• Vitesse de croisière : 260 km/h
• Nombre de passager maxi : 22

Le "Saïgon", un avion pas comme les autres !

L'hydravion Bréguet "Saïgon" entre officiellement en service sur la ligne Marseille-Alger d’Air France, le 15 avril 1936, après d'importants aménagements intérieurs et un traitement d'insonorisation complet de sa cabine.

LA « DYNASTIE » DES CONSTELLATION

En partie décimée lors de la 2nde guerre mondiale, la flotte se trouve obsolète en 1946. Elle est profondément modernisée avec des appareils tout de métal. Finie l’exclusivité français, dès 1948, la moitié des avions provient d’usines américaines, comme les remarquables Douglas DC-3 et DC-4 avec lequel Air France établit sa liaison Paris-New-York en 1946 et les Lockheed Constellation, des quadrimoteurs. Les « Constell » (L 049 puis L 749, L 1049 et L 1649) deviennent les chevaux de bataille d’Air France sur les principales lignes long-courrier. Pas moins de 62 modèles se succèdent dans la flotte, entre 1946 et 1967. Parmi eux le Super Starliner, pour beaucoup le plus bel avion à hélices de l’Histoire.

LOCKHEED CONSTELLATION L.1649 « SUPER STARLINER » - 1957

• Rayon d’action : 8 500 km
• Vitesse de croisière : 570 km/h
• Nombre de passager maxi : 81

 

LES « DEUX MEILLEURS JETS »

C’est l’âge d’or de l’aviation hélice. Il ne dure pas. Les jets fourbissent leurs réacteurs ! Dès 1953, le premier d’entre eux, le De Havilland 106 « Comet », est introduit dans la flotte d'UTA et d'Air France ; vite retiré suite à trois accidents de la BOAC (British Overseas Airways Corporation). Mais en 1959, Air France lance coup sur coup 9 Caravelle et 3 Boeing 707. Elle entre dans l’âge de la réaction. Une révolution. En 707, New York est à huit heures de Paris, au lieu de quatorze en Super Constellation. Et avec deux fois plus de passagers.

Air France dispose des « deux meilleurs jets sur le plus long réseau du monde ». Ils trustent les lignes. Les avions à hélice sont relégués sur des dessertes secondaires, transformés en avions cargo ou juste ferraillés. En 1969, la flotte compte 43 Caravelle et 33 B707. Elle n’a jamais été aussi homogène.

Le 6 mai 1959, la Caravelle F-BHRA « Alsace » aux couleurs d'Air France décolle d'Orly. Direction Rome, Athènes, Istanbul. Ainsi débute, il y a 60 ans, la carrière d'un appareil qui marque son époque.

L'aventure démarre en 1951, lorsque les autorités françaises confient à la SNCASE* la construction du premier jet français. Associée à la conception du SE 210 (rebaptisé Caravelle, en référence à Christophe Colomb), Air France commande 12 appareils dès 1956 et l'intègre à sa flotte en 1959. La Caravelle devient le fer de lance de la compagnie sur l'Europe et le bassin Méditerranéen... et l'orgueil de la France des Trente glorieuses. Le général de Gaulle en fait son avion présidentiel dès 1958 et les plus grandes stars voyagent à son bord. Sur les tarmacs, elle est reconnaissable à ses hublots ovoïdes, ses réacteurs arrières et son escalier rétractable. Les pilotes louent sa douceur, ses grandes ailes provoquant un effet de sol qui favorise le kiss landing.

 Mais la Caravelle est bientôt supplantée par les Boeing 727 et 737, plus performants. Sud-Aviation (devenant Aerospatiale puis Airbus EADS) porte alors ses efforts sur le Concorde puis sur le premier Airbus (A300).

 L'élégante Caravelle reste jusqu’en 1981 au service d’Air France, qui en a exploité 54 exemplaires.

 *qui fusionne avec la SNCASO en 1957, pour former Sud-Aviation

 
 Un témoignage...

 Pascale Raymond (salariée Air France) : "Je me souviens d'un avion très pointu à centrer dans les abacs (états de charges), surtout vers la Corse à cause du nombre/ poids des bagages. Les pilotes de cet avion étaient vraiment heureux, ils adoraient le piloter. Déjà à l'époque c'était un avion mythique !"

UNE FLOTTE 100 % AIRBUS-BOEING

Avec des coûts d’exploitation plus faibles, les jets permettent de réduire les tarifs. Le trafic s’envole, les constructeurs voient plus gros... Le Boeing 747 et sa cabine d'environ 500 passagers entre en service chez Air France en 1970. C’est l’avènement du transport de masse.
Quatre ans plus tard, « Jumbo » est rejoint par le premier-né des Airbus (l’A300). Airbus-Boeing : les deux constructeurs fournissent bientôt l’intégralité de la flotte. Pour plus de productivité, les appareils sont produits en « familles ». Ils présentent des nuances mais sont pilotés par les mêmes équipages et entretenus par les mêmes équipes de maintenance. Les modèles se succèdent sur tous les secteurs.

L’A320 et ses dérivés (A319, A321) deviennent les appareils « fétiches » sur moyen-courrier (81 exemplaires exploités depuis sa mise en service en 1988, un record). Les A330, A340 et B777 rayonnent sur le long-courrier. Dernier en date, à partir de 2010 : l’A380, le géant des airs (516 places). Entretemps, la flotte aura aussi accueilli Concorde (1974-2003), Le supersonique commercial, capable de relier Paris à New York en un peu plus de trois heures

BOEING B-747 - 1970
(VERSION PASSAGERS)

• Rayon d’action : 13 000 km
• Vitesse de croisière : 1000 km/h
• Nombre de sièges : 432 à 477

BOEING 747

3 juin 1970. Première liaison entre Paris et New York assurée par celui qui fera bientôt entrer l'aéronautique dans une nouvelle ère.

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES ET PERFORMANCES

• Envergure : 64,90 m
• Longueur : 70,70 m
• Hauteur : 19,10 m
• Nombre de sièges : 432 à 477
• Type de moteurs : CF6-80 de General Electric
• Poussée au décollage : 4 x 25 800 kg
• Capacité des réservoirs: 203 000 à 215 000 litres
• Vitesse de croisière : 1 000 km/h
• Rayons d’action : 13 000 km (version passagers)
• Masse maxi au décollage :
397 tonnes (version passagers) - 412 tonnes (version cargo)
• Masse maxi à l’atterrissage :
285 tonnes (version passagers) - 296 tonnes (version cargo)
• Longueur de piste :
au décollage : 3 100 m
à l’atterrissage : 2 200 m

LE CONCORDE

Piloté par Pierre Chanoine, le Concorde, nouveau fleuron de l'aéronautique européenne, décolle de Paris le 21 janvier 1976 à 12h40 pour atterrir à Dakar à 15h27. Il en repart à 16h45 et atteint Rio à 20h06, heure de Paris.

Piloté par Pierre Chanoine, le Concorde, nouveau fleuron de l'aéronautique européenne, décolle de Paris le 21 janvier 1976 à 12h40 pour atterrir à Dakar à 15h27. Il en repart à 16h45 et atteint Rio à 20h06, heure de Paris.