© air france
© air france
Portée par l’expansion du transport aérien, la Compagnie connaît un essor spectaculaire. Avec une flotte renouvelée, elle étend et densifie son réseau vers l’Afrique, l’Asie et les Amériques.
Nationalisée le 26 juin 1945, Air France reprend son activité sous son nom le 1er janvier 1946. L'ancienne société privée Air France devient propriété de l'Etat. Tout est à reconstruire.
Ses dirigeants prennent des décisions capitales. Le réseau est restructuré, privilégiant la ligne long-courrier comme Paris-New York inaugurée dès juillet 1946. En métropole, seules deux lignes sont conservées : Paris-Lyon-Marseille et Paris-Nice.
La flotte est renouvelée. Air France commande aux Etats-Unis des avions de nouvelle génération, comme les quadrimoteurs Douglas et Lockheed.
Pour faire fonctionner cette entreprise en plein essor, on embauche à tour de bras. Au 1er janvier 1946, Air France emploie 6 000 agents ; trois ans plus tard, ils sont près de 14 000 ! Parmi eux, les premières hôtesses de l’air.
Air France cherche en effet à féminiser son personnel commercial, un usage apparu aux Etats-Unis dès 1930. Ses premières hôtesses doivent avoir entre 21 et 30 ans, « le visage avenant », de la personnalité, de la distinction... et être célibataire (règle en vigueur jusqu’en 1963). Elles ne doivent pas mesurer moins de 1,55 mètre et pas plus de 1,70 mètre.
Elles sont souvent d’anciennes infirmières-pilotes secouristes de l’air (les IPSA), formées pendant six mois près de Paris.
En à peine trois ans, Air France reprend sa place dans le concert des compagnies internationales. La concurrence s’exacerbe. Rien qu’en France, 24 compagnies privées sont alors recensées (dont l’UAT – Union Aéromaritime de Transport – et la TAI, Transports Aériens Intercontinentaux). L’expansion de l’aérien est spectaculaire. En 1949, plus de 20 millions de passagers sont transportés dans le monde, contre 6 millions en 1945.
© Air France
En 1948, Max Hymans , secrétaire général de l’aviation civile et spécialiste des questions aéronautiques est nommé à la tête d’Air France. Il va profondément marquer l’histoire de la compagnie.
Doté d’un grand sens des affaires, il noue de nombreuses alliances et renforce l’activité long-courrier. Paris-New York devient la ligne fleuron, celle sur laquelle sont lancés les appareils les plus modernes du moment.
Max Hymans n’hésite pas à s’opposer à la volonté du gouvernement d’acheter des appareils de construction française, en leur préférant les Douglas DC-4 puis la gamme des Lockheed Constellation.
Sa stratégie s’avère judicieuse. Les services de luxe d’Air France sont de plus en plus prisés par la clientèle internationale. Comme le « Parisien spécial » vers New York, quintessence du raffinement français : cabines privées, repas de chef, accueil au Champagne… Air France devient l’ambassadrice de la gastronomie française. Elle recrute des grands chefs, dont Marcel Chémery de Chez Ledoyen ou Fernand Deveaux, chef pâtissier du Normandie.
C’est l’âge d’or de l’aviation à hélice. Breguet, Viscount et Lockheed Constellation renouvellent la flotte. L’important investissement en matériel relègue les avions moins performants sur les lignes mineures, permettant de développer un réseau structuré à partir de 1946 autour de la plateforme d’Orly avec l'arrivée des DC4.
En 1956, au terme d’une décennie prodigieuse, Air France se classe au 6ème rang des compagnies mondiales pour son trafic passager juste derrière les grandes compagnies américaines. Air France est l’une des premières compagnies européennes à commander massivement des jets, 10 Boeing 707 et 12 Caravelle dès 1956. La voilà fin prête, à l’aube d’une nouvelle ère : la démocratisation du transport aérien.