Ludivine Lépine est pilote long-courrier sur Boeing 777 et Alain Marteau est retraité, ancien chargé au sol de la documentation des personnels navigants. Ensemble, ils font partie du réseau des amis de la Fondation Air France et témoignent de leurs trajectoires et engagements.
- Parlez-nous de votre parcours à Air France ?
Ludivine :
Dès l'âge de 12 ans, j'ai effectué mon premier baptême de l'air et cette expérience m’a poussée à aller plus loin. Passionnée par les avions et le vol, j'ai poursuivi mes études dans ce domaine et intégré l'ENAC en 2006.
Mon parcours à Air France a commencé à l’AFMAE (=formation mécaniciens) où j’ai participé à la refonte des questionnaires d’examens.
Puis, en 2016, j'ai eu la chance de réaliser mon rêve en intégrant la compagnie en qualité de pilote d'A320. En 2019, j'ai franchi un nouveau cap en devenant pilote long-courrier sur Boeing 777.
Alain :
Je suis rentré à Air France en 1987, au service hôtellerie après avoir travaillé au Crillon.
Puis j’ai intégré le service restauration de la Présidence pendant 22 ans avant de rejoindre le service en charge de la documentation des personnels navigants (documents de vols de sûreté, sécurité, …)
- Comment avez-vous découvert l’existence de la Fondation ?
Ludivine :
Je pense que j'en ai entendu parler pour la première fois dans le magazine Air France, à l'époque où il était distribué dans les avions.
Alain :
Le directeur du personnel, Monsieur Vidalon, que je connaissais au travers de mon activité professionnelle a initié l’idée de la création de la Fondation Air France. Il m’a proposé de rejoindre l’équipe de bénévoles qu’il constituait. Nous étions alors peu nombreux, nous faisions quelques réunions et puis progressivement toute une organisation plus ample s’est créée.
- Qu'est-ce qui vous a motivés à devenir amie de la Fondation ?
Ludivine :
Au cours de ma carrière, j'ai eu la chance de voler aux côtés de membres d'équipage très impliqués dans l'aide humanitaire et à la Fondation. J'ai été marquée, en particulier, par leurs missions à Madagascar auprès du père Pedro. Ces actions m'ont donné envie de donner du sens à mes escales en m'investissant pour une cause.
Alain :
Donner de mon temps ! Parce que je trouve que nous devons tous donner un peu de notre temps aux autres. J’estime que nous rencontrons tous des problèmes dans la vie et sommes heureux d’être aidés. Aussi, il me paraît normal que chacun, à son tour, soit solidaire.
- Depuis combien de temps êtes-vous impliqués dans les actions de la Fondation ?
Et pourquoi ?
Ludivine :
Mon engagement auprès de la Fondation est récent. J'ai participé pour la première fois à une action en tant que bénévole lors du Grand Prix 2024 de la Fondation. J'ai pu échanger avec des représentants d'associations partenaires et rencontrer des collègues d'autres services de l'entreprise.
Alain :
Depuis 1993. Je fais partie de l’équipe des premiers bénévole à avoir participé à une mission. Et j’ai toujours eu à cœur d’être disponible le mieux possible pour répondre présent aux demandes d’engagement bénévole de la Fondation. Que cela soit pour les grandes collectes, les marchés de Noël, etc.
D’autres engagements :
- Etes-vous engagés dans des associations ? Si oui, lesquelles et pourquoi ?
Ludivine :
Je suis engagée auprès de jeunes femmes qui souhaitent devenir pilotes. Mon implication auprès de l'Association Française des Femmes Pilotes me permet de les accompagner et de les soutenir dans leur parcours. J'observe, depuis plusieurs années, que ces jeunes femmes doutent de leurs capacités ou sont en manque d'informations sur les démarches à suivre pour réaliser leur rêve. J'ai donc décidé de m'investir comme marraine auprès de plusieurs d'entre elles.
Alain :
Je suis également engagé depuis 17 ans auprès d’Aviation Sans Frontières en tant qu’accompagnateur d’enfants ayant besoin de recevoir des soins. Au rythme d’une trentaine de fois par an, je vais chercher des enfants dans leurs pays où je les raccompagne quand ils ont été soignés et guéris dans des hôpitaux français ou suisses.
Par ailleurs, avec mon frère, trois jours par semaine, nous soutenons l’association « La grange aux bois ». Elle prend en charge des personnes en situation de handicaps mentaux et leur permet d’accéder à des activités sportives, de confections artisanales, etc.
- Qu'est-ce qui vous a le plus marqués lors de vos actions auprès de la Fondation ?
Ludivine :
J’ai été marquée par l’esprit d’équipe qui régnait parmi les bénévoles malgré nos métiers différents. Nous avons travaillé ensemble avec une fluidité naturelle et une bonne humeur très communicative.
J’ai été touchée de voir toutes ces familles de métiers au service d’une cause commune. C’est ce moment de partage et de cohésion qui m’a permis de prendre conscience de la force du collectif et de l’importance de s’engager individuellement.
Alain :
Les actions qui m’ont le plus marqué sont sans doute celles qui ont permis à des enfants de découvrir la mer et d’avoir des vacances. La proximité avec les personnes qui ont des besoins et que nous pouvons aider demeure mon leitmotiv. Tendre la main, les uns aux autres, c’est créer une grande chaîne de solidarité. C’est un puissant champ d’actions.
- Comment votre expérience chez Air France vous a-t-elle été utile dans vos missions ?
Ludivine :
Dans la vie professionnelle, en tant que co-pilote, je suis habituée à travailler dans un environnement technique. Mon rôle au sein de l'équipage me met donc rarement en contact direct avec les passagers. Participer à un événement de la Fondation m'a permis de découvrir un autre aspect du métier PN/PS : celui de l'accueil et de l'hospitalité. D’ailleurs, j'ai été particulièrement impressionnée par la gentillesse et le professionnalisme des autres bénévoles qui m'ont conseillée.
Alain :
D’avoir travaillé auprès de la Présidence et d’avoir été soutenu dans mes actions de bénévolat par les directeurs qui m’ont permis de disposer de mon temps pour aider au maximum les enfants et les personnes en ayant le plus besoin.
Impacts personnels et professionnels
- Quels enseignements tirez-vous de votre engagement bénévole dans le monde associatif et auprès de la Fondation AF ?
Ludivine :
J’ai appris que chaque individu dispose de quelque chose de précieux à apporter aux autres : les jeunes ont de l'énergie, une vision fraîche et des idées nouvelles. Les personnes plus expérimentées apportent leur expertise et leurs compétences. S’investir dans une cause devient une source d’épanouissement.
Alain :
Cela permet de se rendre compte que nous avons pour notre part énormément de chance et cela offre la possibilité de relativiser les situations par rapport à la misère à laquelle nous sommes confrontés quand nous partons en mission.
- Quel impact votre engagement bénévole a-t-il eu ? (Sur la vision que vous avez de votre métier, sur le monde, sur votre vie quotidienne ou auprès de votre famille) ?
Ludivine :
Mon engagement m'a permis de prendre conscience de la chance que j'ai, de prendre du recul et de relativiser mes problèmes. En voyant ce que vivent des personnes en situation difficile, on apprend à apprécier les choses simples de la vie et être plus positive.
Alain :
Je n’écoute plus les personnes qui me reprochent de n’être jamais là. Je suis là où je dois être pour aider ceux qui en ont besoin. Lorsque je travaillais dans l’entreprise, les personnes me respectaient pour mon engagement, quel que soit le niveau hiérarchique de la personne.
- Recommanderiez-vous à d'autres salariés Air France de devenir des amis de la Fondation ? Si oui, pourquoi ? Et comment ?
Ludivine :
Bien sûr je recommande à tous de rejoindre les amis de la Fondation et d’en parler autour d’eux.
Alain :
Je recommande à 100% de s’impliquer auprès de la Fondation. On y trouve de l’humanité, de l’entraide et une vraie communauté.
Le mot de la fin
- 1 slogan/devise pour décrire la Fondation ?
Ludivine :
Pour moi, Fondation rime avec connexion : tisser des liens avec les associations pour les aider à œuvrer pleinement mais aussi tisser des liens à l’intérieur de la compagnie.
Alain :
Au côté de la Fondation contribuons à créer un monde meilleur pour les enfants !